Plymouth - Saint-Malo
Une plongée à travers la Manche à bord de ce qui sera probablement le plus petit sous-marin autonome en haute mer jamais construit, et le premier à propulsion humaine
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La grande exploration entre Plymouth et Saint-Malo était prévue cet été. Malheureusement, en raison de soucis techniques au moment du départ, nous avons pris la décision de la reporter à l\'année prochaine. Depuis des mois nous préparions minutieusement cette expédition, que s\'est il passé? L\'un des deux détecteurs que nous avions loués pour permettre aux deux bateaux de surface de pister le sous-marin a cessé de fonctionner après quelques jours de tests. Pendant que nous reconfigurions nos protocoles de suivi de surface, nos batteries normalement étanches, ont commencé à émettre un peu d\'hydrogène pour une raison que nous devons éclaircir. Ce gaz a faussé notre détecteur de monoxyde de carbone que nous avions loué pour contrôler l\'accumulation possible au fil des jours et la filtration de ce gaz hautement toxique. Ces deux contretemps nous ont fait perdre quelques jours, nous amenant à la limite d'une fenêtre de coefficients de marée favorables. Nous avons donc jugé plus prudent de reporter notre expédition à l\'année prochaine. En attendant, nous avons réalisé de belles plongées dans les environs de Plymouth.
Voici une vidéo de l\'une de ces plongées.
Une grande étape a été franchie vendredi 1er juillet. Sans personne à l'intérieur, la coque résistante à la pression a été descendue au bout d'une corde à plus de 250 mètres de profondeur pendant une heure. Avec le concours du Coquimar, bateau de travail, et sous la bienveillance des autorités malgré notre demande tardive. Le verdict: pas d'implosion ni de fuite. Ce test était important car il valide la conception et la qualité de fabrication de la coque, et nous permettra de descendre avec sérénité jusque 100 mètres de profondeur dans la Manche.
Le 15 mai nous avons effectué un test de près de 24 heures à bord du sous-marin à Biscarosse. Nous avons pu vérifier notre vitesse, conforme aux prédictions. En descendant à 10 mètres de profondeur, nous avons pu aussi tester le comportement de l'engin et son pilotage.
Après les derniers préparatifs, le grand moment arrive. La mise à l'eau et les premières plongées en lac par faible profondeur.
Avec le Nautic, le sous-marin est apparu dans les journaux et à la radio. Les liens sont mis à jour sur la page "on en parle"
La carène en composite étant terminée, après une exposition chez notre mécène Total début décembre, nous avons eu l'opportunité de présenter le sous-marin au Nautic, avec de nombreuses visites et des contacts positifs.
Voici les trains de pédalage avant et arriere. Nous les avons testés le week end dernier. Il y a seulement 1 ou 2 cm d'espace entre les pieds et la coque.
Nous faisons vivre la page facebook du projet, mais cela faisait un moment que nous n'avions pas mis à jour le site web. Voici le sous-marin tel qu'il est aujourd'hui. A l'intérieur, nous allons installer le train de pédalage et toute la tuyauterie le mois prochain.
Ce vendredi, j'ai pu revenir au Collège Charcot, et retrouver les élèves de 3e option physique pour leur parler du projet, et aussi leur raconter comment les lois de la physique ont influencé la conception de l'engin. Un peu trop bavard, je n'ai pas vu le temps passer, et le temps pour les questions fut un peu trop limité.
En particulier avec de nouvelles images plus sympa!
Cette semaine nous sommes allés à Amsterdam chez Emile van Essen pour voir l’avancement des travaux de la coque de notre sous-marin. Emile a fait un travail incroyable. Paul Moorhouse qui conçoit le sous marin était ici également, ainsi que Charles Balsan représentant notre partenaire Wendel Participations. Nous avons discuté technique, et prévu les prochaines phases de développement. Ces quelques jours furent intenses et productifs. Pour la première fois, nous avons pu nous rendre compte de l'espace disponible dans l'habitacle, et tester avec succès l'interversion des places entre le poste de pilotage et de pédalage.
A la fin, cerise sur le gateau, Emile nous a fait faire un petit tour dans son sous-marin perso, dont vous pouvez voir une video ici..
Vous aurez reconnu le cylindre de la coque, le pourtour de la trappe d'entrée, et les plaques d'acrylique dont une sera pressée à chaud pour en faire le hublot.
(Emile Van Essen)
Elles ne ressemblent pas encore à grand chose, mais ce seront bientôt les extremités de la coque en acier du futur sous-marin:
Pressées à chaud, elles font 1m de diamètre et 1cm d'épaisseur et seront soudées au cylindre principal de la coque qui fera environ 2.5m de longueur. Le tout n'offrira qu'un peu plus de 2 m3 pour pilotes, équipements et vivres pour une semaine!
(Photos: Emile Van Essen)
Nous croulions(!) sous les articles de presse, nous les avons donc regroupés sur le projet dans la page On en parle, à l'attention de futur sponsors.
En complément du vélo, voici un bon moyen que nous avons trouvé pour la préparation physique! La position et l'effort (environ 100-150W) sont similaires à ceux qui seront exercés par les pilotes du sous-marin. Et le temps passe très vite sur ce véritable petit bateau: on a déjà pédalé toute la journée non-stop sans problème.
Pour les curieux, le détail de la propulsion est ici. Je vois venir une question à un kilomètre: oui le mécanisme est parfait pour un kayak, mais malheureusement trop complexe pour trouver sa place sur sous-marin étanche. AD
Le récit de l'aventure d'Alicia il y a dix ans à Plymouth est -en anglais- sur youtube ici. Vous verrez que le projet Poisson Pilote n'est pas le premier défi de Paul, l'architecte d'Alicia!
Elle sera fabriquée aux Pays-Bas, sous la supervision d'AiResearch et Emile Van Essen, qui ont dejà trois sous-marins à leur actif.
Nous sommes ravis d'accueillir un nouveau mécène: Wendel Participations, une holding familiale dont l'histoire a commencé dans les forges de Lorraine il y a plus de 300 ans. Désormais investisseur de long terme, le groupe cultive l'esprit d'entreprise, la recherche de performance et la responsabilité. Trois valeurs que le projet a dans sa ligne de mire.
Suivie d'une salve de questions qui font sourire mais qui sont très loin d'être anodines:
Qu'allez-vous manger dans le sous-marin?
Comment serez-vous habillés?
Nous y reviendrons, ces sujets nous ont amenés à nous plonger dans la littérature scientifique de la conquête spatiale, en particulier de la conception des combinaisons de sorties dans l'espace.
La Maison des Océans à Paris et le Musée océanographique de Monaco contribueront à faire connaître notre aventure et ses résultats au public.
Pour voir la bobine du Poisson Pilote, par ici
Comme l'avouent avec jubilation ses inventeurs, Antoine Delafargue et Michael de Lagarde, ce projet de traversée de la Manche en sous-marin à pédale est un peu fou. Pourtant, il est étudié avec une grande rigueur : posez leur une question sur la conception du sous-marin, la navigation, les aléas de la Manche, la gestion de la sécurité, les risques de santé, les applications scientifiques ou la communication, et ils vous exposeront leur analyse. Interrogez les sur les partenaires, industriels, de vulgarisation scientifique, et ils vous présenteront leurs démarches.
Devant un projet à la fois si fou et si construit, je ne pouvais que leur apporter mon soutien. Aidez-les, ils le méritent.
Jean-François Minster
Pour ceux qui n'ont pas la chance de connaitre M. Minster, voici sa bio
La station marine de Dinard du Museum national d'Histoire Naturelle et son directeur Eric Feunteun ont choisi de nous accompagner pour les aspects scientifiques.
Dans un tout autre domaine, Manu Métal nous propose son expertise pour certains travaux métalliques.
Tout cela est sur notre page Partenaires.
Enfin, pour les anglophones, Paul Moorhouse et John Ramsay, nos partenaires techniques de Plymouth, nous présentent dans cette vidéo les nombreux sous marins sur lesquels ils ont travaillé.
Pour accéder à l'article, c'est par ici.
Vous trouverez l'article ici.
